"Aimer la vie, Judith Hervé, survivante de la Shoah" la chronique parfois lyrique de Veronica

par Tixhi  -  31 Janvier 2023, 20:56

"Aimer la vie, Judith Hervé, survivante de la Shoah" la chronique parfois lyrique de Veronica / Véronica Antonelli/ Mademoiselle Enchantée productions. Tous droits réservés.

"Aimer la vie, Judith Hervé, survivante de la Shoah" la chronique parfois lyrique de Veronica / Véronica Antonelli/ Mademoiselle Enchantée productions. Tous droits réservés.

Tous droits réservés Sacem N°5130921611

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La chronique parfois lyrique de Veronica "Aimer la vie, Judith Hervé, survivante de la Shoah"

Autrice Veronica Antonelli, interprète de "Hava Nagila" a capella Véronica Antonelli 

Merci infiniment à Monsieur Joel Abisror de m'avoir mise en relation avec Madame Judith Hervé laquelle, par son témoignage sincère, a bouleversé ma vie.

J'espère qu'elle bouleversera la vôtre lorsque vous l'entendrez parler. Ce reportage auto-produit est à venir.

Aimer la vie ! #aimerlavie #JudithHervé #LaChroniqueParfoisLyriqueDeVeronica #LucienHervé #DanielHervé #JoelAbisror

 

Chronique sur Judith Hervé rescapée de la Shoah

 

Sacem N°5130895411

 

Aujourd’hui dans le cadre de Camaieu de femmes hors les murs, je me suis rendue au domicile de madame Judith Hervé.

 

Une grande femme, au corps élancé, belle, et souriante nous accueille ma fille et moi.

 

« Hervé » ce nom vous le connaissez en raison du fait qu’effectivement, Judith est l'Epouse de feu Lucien Hervé, le photographe d’architecture français d’origine hongroise qui fut d’ailleurs le photographe attitré de Le Corbusier.

 

Artiste au talent exceptionnel, cet humaniste savait saisir l’âme des lieux et voyait à travers le regard de l’architecte.

 

Un homme assurément passionné, mu par la volonté de transmettre la beauté du patrimoine culturel auquel il était sensible et d’en partager la mémoire à travers son objectif.

 

Il n’hésitait pas à patienter des heures voire nuits dans les monuments pour capturer LE cliché unique de ces rares instants où la luminosité habille, tout en dévoilant paradoxalement, un aspect inexploré du patrimoine, quasi divin, dont il avait le secret.

 

Mais ne dit-on pas que derrière chaque homme se trouve une femme et quelle femme ! Judith Hervé née Molnar.

 

Vous allez découvrir le parcours incroyable de cette personne véritable phoenix au tempérament volontaire qui a fait le choix de demeurer Optimiste en dépit des lourdes épreuves auxquelles elle a fait face, toujours avec courage.

 

Sa devise ? Aimer la vie !

Elle invite la jeunesse à aimer la vie !

 

Née Molnar en 1926 en Transylvanie en Hongrie (désormais Roumanie), et qui en raison de son origine ethnique et de sa religion juive a été déportée à Auschwitz, quelques jours après avoir obtenu une mention bien à son bac.

 

En mars 1944, Hitler envahit la Hongrie. C’est en mai 44

 sous la houlette de Adolf Eichmann

Que débutent les déportations de juifs hongrois


Portant une étoile jauneJudith a 18 ans, elle fera partie des 30 000 juifs hongrois déportés de sa ville natale dont 27 000 ne reviendront jamais.

 

La Hongrie était alors constituée de la Slovaquie, la Roumanie, la Yougoslavie et abritait plus de 800 000 Juifs.

 

En l'espace de huit semaines seulement, près de 424 000 Juifs sont déportés à Auschwitz-Birkenau.

Au total, près de 565 000 Juifs hongrois ont été assassinés.

 

Une déportation orchestrée  par le gouvernement hongrois précise avec Judith

Gouvernement qui avait depuis les années 20, avant l’arrivée de Hitler, mis en place en Hongrie des lois antisémites.

 

En effet, en 1920, le pays dirigé par le conservateur Miklós Horthy, promulguait la première législation anti-juive de l'Europe d'après-guerre.

Il s'agissait de l'adoption d'un numerus clausus. Des lois qui ont été renforcées en 1938. Ces Lois discriminantes limitaient les droits civiques et les libertés des Juifs parce que juifs.

 

A l’époque, les éléments fascistes jouissaient d'un large soutien populaire en Hongrie

le gouvernement dictatorial de Miklos Horthy a d’ailleurs conclu une alliance avec l'Allemagne nazie, se rendant coupable de crimes contre l’humanité dont il ne s’est jamais expliqué

 

En effet le gouvernement s’est contenté de reporter la responsabilité sur l’Allemagne nazie mais alors que dire des Lois antisémites promulguées dans les années 20 qui limitaient déjà les droits et libertés des juifs ?

 

Il s’agit là d’un des combats de Judith Hervé.

 

Vous entendrez qu’elle regrette vivement que le gouvernement hongrois ait décliné sa responsabilité d’un revers de main alors qu’il avait, selon elle, l’obligation d’être jugé.

 

Cette survivante de la Shoah remémore le destin tragique de 100 000 juifs hongrois envoyés par ce même gouvernement au travail forcé où 40 000 d’entre eux ont trouvé la mort.

 

Elle partage avec nous la mémoire de sa tante déportée qui a préféré se suicider plutôt que d’être assassinée par les nazis.

 

Judith nous confie avoir rêvé de cette tante décédée alors qu’elle vivait l’enfer d’Auschwitz, et que cette dernière lui aurait délivré dans son sommeil un message d’espoir qui l’a aidée à demeurer optimiste : oui elle s’en sortirait !

 

Quelque mois plus tard, par miracle précise-t-elle   elle a été libérée avec sa maman.

 

Un mental d’acier !

Celle qui considère que ce sont les nazis qui auraient du avoir honte de l’avoir mise nue et non à elle d’avoir honte d’avoir été contrainte d’être nue devant eux, a survécu à Auschwitz.

 

Mais sort-on vivant d’un tel enfer ?

 

Très attachée à la culture française, elle a naturellement rejoint la France où un nouveau départ était envisageable. Un pays envers lequel elle est reconnaissante.

 

Car La France l’a accueillie et lui a permis de se construire, de se reconstruire.

 

C’est ici en France qu’elle a rencontré l’homme de sa vie Lucien Hervé et dont elle porte encore aujourd’hui la mémoire des travaux.

 

Elle nous explique que dans cette union d’amour chacun avait sa place, qu’elle n’est pas féministe, et qu’ils étaient complémentaires. En l’épousant, elle a aussi épousé sa passion.

 

Enfin, Judith mentionne avec tout l’amour d’une maman, la mémoire de leur fils Daniel, décédé tragiquement, lui aussi talentueux photographe.

 

Merci Judith pour le partage de votre magnifique témoignage où le mot « résilience » a du sens.

 

Votre parcours, vos actes, votre humanité, votre bienveillance, la paix qu’il se dégage de votre personne, démontrent que vous aimez la vie et que OUI la vie vous aime,

 

en résonance avec « Hava Nagila » que j’ai enregistré pour vous, en découvrant votre histoire qui m’a émue et qui m’a donné envie d’aimer la Vie !

 

 

 

 

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