Départ en vacances le 30 avril 2019 des familles du Secours Populaire Français à Gruissan par Veronica Antonelli marraine du Secours Populaire Français

par Tixhi  -  1 Mai 2019, 20:09  -  #SPF, #Secours Populaire Français, #SNCF, #Paris, #Gare de Lyon, #Gruissan, #Occitanie, #vacances, #Julien Lauprêtre, #Président du Secours Populaire, #Marraine du Secours Populaire, #Veronica Antonelli, #humanitaire, #solidarité, #humain, #équité, #sociale

Départ en vacances le 30 avril 2019 des familles du Secours Populaire Français à Gruissan par Veronica Antonelli marraine du Secours Populaire Français
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Départ en vacances le 30 avril 2019 des familles du Secours Populaire Français à Gruissan par Veronica Antonelli marraine du Secours Populaire Français

Gare de Lyon, mardi 30 avril 2019. Le train à destination de Perpignan en Occitanie partira à 10H07. J'étais convoquée à partir de 9H.

Déjà quasi une heure que les familles sont installées à l'intérieur des wagons. Des bénévoles du Secours Populaire aux gilets bleus les ont aidé, guidé, accompagné dans la bonne humeur.

Une organisation digne de grandes sociétés de management qui me laisse stupéfaite. 

Des média sont là. Des caméra filment et des journalistes interview les familles enfants et parents. Sur les quais, je perçois cette flamme typique des voyageurs qui illumine chacun de leurs visages.

Une fois que tout le monde a trouvé sa place et avant que les autres passagers ne soient autorisé à pénétrer dans le train, je monte dans le train au hasard.

La joie, vibration perceptible, attire mes pas. Je grimpe à l'étage.

J'observe des familles réunies, chacun à sa place, des enfants de tous âges, parfois les deux parents parfois une maman solo avec ses enfants.

Le point commun entre ces passagers est leur regard qui pétille.

Certains sont sagement en train de lire et lorsque j'apparais je me présente en tant que marraine du Secours Populaire. Je leur demande si je peux les prendre en photo pour illustrer mon blog.

Je voulais simplement capturer ce délicieux moment précieux du départ où l'on imagine cet ailleurs supposé meilleur. Je voulais fixer avec mon appareil photo leur joie et la transmettre aux donateurs du Secours Populaire.

Ce sont des parents sont de ceux qui donnent tout pour leurs enfants et qui se sacrifient afin qu'ils partent en colonie de vacances... mais qui ne partent pas en congés et encore moins avec leurs enfants, le coût en étant trop élevé.

La force du Secours Populaire portée par le Président Julien Lauprêtre est d'avoir permis non seulement aux enfants uniquement mais également aux parents de vivre avec eux un moment hors de leur quotidien, tous réunis dans un cadre inhabituel, dans un site de vacances loin de chez eux où ils demeureront autonomes et gèreront leur emploi du temps.

Ces moments inoubliables et paisibles soudent les liens entre les membres de la famille et leur permet de s'évader, comme chacun en rêvait dès la création des congés payés.

Les premiers congés payés ont été institués en France dès le 9 novembre 1853 par un décret de l'empereur Napoléon III, mais seulement au bénéfice des fonctionnaires. La victoire du Front populaire aux élections législatives du 3 mai 1936 provoqua un élan de revendications chez les travailleurs. Ils lancèrent un mouvement de grève et d'occupation d'usines à travers toute la France (les « grèves joyeuses ») , impliquant près de deux millions de travailleurs. Ces grèves, paralysant tout le pays, entraînèrent l'ouverture de négociations avec le patronat sous la tutelle du nouveau gouvernement. 

Les congés payés sous-entendent la plage dans l'imaginaire collectif, la mer, le bonheur, la découverte loin de chez soi. 

A quoi servent des congés payés si la famille n'a pas de travail ou si elle n'a pas les moyens de s'évader?

Michel du Secours Populaire me dit "cette année, ils ont de la chance!  les familles partent 6 jours en raison du 1er mai demain à la place de 5 jours".

Christian du Secours Populaire m'indique que "les familles vont retrouver d'autres familles d'Occitanie et dormiront dans des bungalow".

Ils pourront partager des moments individuels en famille, et d'autres conviviaux entre familles d'Ile-De-France et familles d'Occitanie.

Un moment solidaire et humain avec tout le respect et la bienveillance du Secours Populaire Français et de ses 80 000 bénévoles.

Après avoir échangé avec des familles quelques mots sur Gruissan que je connais très bien, je descends du train retrouver à quai les média, la direction du secours Populaire et de la Sncf. Le quai est quasi vide.

Puis subitement les autres voyageurs arrivent individuellement désorganisés et en panique ce qui contraste véritablement avec la mise en place à laquelle je viens d'assister...

Le quai se vide de nouveau. Un premier sifflement. Puis rien. Le Chef de gare siffle une nouvelle fois. Les portes se ferment. Enfin !!!!!! Un ultime sifflement. Le train démarre.

J'ai ressenti dans mon coeur un léger stress d'impatience car j'aurais tant souhaité que toutes les familles soient déjà arrivées en gare de Gruissan, mais n'est-ce pas omettre que le chemin est aussi important à vivre pleinement que les projections que l'ont se fait de son voyage?

Le parcours dans de telles conditions confortables permises grace au partenariat instauré avec la SNCF permet aux familles de faire connaissance, aux enfants de jouer ensemble et déjà de communiquer. 

Le Secours Populaire Français crée des liens de qualité fondés sur l'entraide comme un ami ferait à un autre ami une inespérée courte-échelle pour escalader une difficulté que l'ont pourrait matérialiser par un mur.

Ensemble tout est possible.

Le Secours Populaire Français repositionne l'humain au centre de la société. La solidarité qui en découle transmet l'entraide, l'écoute, le respect et l'acceptation de l'autre tel qu'il est. Des valeurs essentielles et laïques.

Ces soutiens concrets permettent à chacun de relever la tete et d'envisager un nouveau départ.

De nombreux bénévoles m'ont confié avoir eux-même été soutenus par le Secours Populaire Français. Aidés, ils ont alors voulu à leur tour aider. Quel bel héritage!

Julien Lauprêtre le président du Secours Populaire Français est décédé vendredi dernier 26 avril 2019 et je ressens une peine vive de son départ.

Ses discours, imprégnés de la force que cet ancien résistant avait su trouver pour combattre contre la barbarie nazie jadis, raisonnaient en mon ADN.

Sans le savoir, il m'a motivée pour rendre la culture accessible et je lui en suis reconnaissante.

J'ai eu besoin de témoigner du départ des nouveaux vacanciers bénéficiaires du SPF ce mardi afin de constater que l'oeuvre portée par ce grand monsieur depuis 1955 perdurerait en dépit de la réalité de sa mort à laquelle nous devons tous faire face.

Merci aux bénévoles et à tous ceux qui oeuvrent pour que cette immense locomotive qu'est le SPF, avec le soutien des particuliers et des entreprises (financier, culturel et humain...) auquel chacun peut contribuer à sa mesure. 
Merci à tous de continuer de faire le bien pour plus d'équité sociale, plus d'humanité, plus de solidarité.

https://don.secourspopulaire.fr/b/mon-don

"Au revoir, Monsieur Lauprêtre", la chronique d'Anne Roumanoff
PREMIUM

Dans sa chronique "Rouge vif", l'humoriste Anne Roumanoff rend hommage à Julien Lauprêtre. Président du Secours populaire depuis 1955, il est décédé vendredi à l'âge de 93 ans.

L'humoriste Anne Roumanoff rend hommage à Julien Lauprêtre, président du Secours populaire décédé vendredi.
L'humoriste Anne Roumanoff rend hommage à Julien Lauprêtre, président du Secours populaire décédé vendredi. (Eric Dessons/JDD)
 
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Il tutoyait tout le monde. "Comment tu vas, toi?" C'est tellement rare les gens qui te demandent comment tu vas et qui écoutent la réponse. Monsieur Lauprêtre, rien qu'en te regardant dans les yeux, il scrutait le fond de ton cœur.

La première fois que je l'ai rencontré, c'était lors d'une remise de cadeaux des Pères Noël verts sur le parvis de l'Hôtel de ville. Tiberi était encore maire de Paris, il y avait Alain Delon, des photographes, des enfants, une camionnette de cadeaux et Monsieur Lauprêtre, président du Secours populaire depuis 1955.
Pas une once de vanité chez lui, il était simple, toujours. Cœur ouvert, générosité gouailleuse, ventre de bon vivant, voix de titi parisien. Concentré sur sa tâche. Tellement aimé et respecté par ses équipes. Un guide qui éclaire, un patron qui entraîne. Un homme qui vous redonne foi en la nature humaine. Quand il racontait le visage des gamins qui s'illuminait en voyant la mer, il resplendissait : "Pour sa première rédaction, quand le gosse rentre à l'école, s'il n'a rien fait du tout, il sèche devant sa copie. Mais s'il a vu la mer, c'est comme s'il était parti trois semaines à Saint-Tropez."

 

Il avait compris, Monsieur Lauprêtre, que le plus important, c'est que les gens retrouvent une dignité, relèvent la tête.

Il ne lâchait jamais rien, Monsieur Lauprêtre. Une énergie incommensurable. Il savait tout ce qui se passait dans les fédérations locales, il appelait les bénévoles par leur prénom. Toujours des idées nouvelles, de l'enthousiasme pour galvaniser ses équipes. Une action en suivait une autre : les 60 ans du Secours populaire, les Journées des oubliés des vacances, les Pères Noël verts, Copain du monde, le Don'actions… Ne croyez pas que c'était un idéaliste, Monsieur Lauprêtre. Il connaissait très bien la nature humaine et ses faiblesses, mais il ne jugeait pas. Il voulait juste allumer une étincelle, entraîner, convaincre. Une conscience aiguë de l'ampleur de la tâche. Sa grande idée, que les aidés deviennent à leur tour des aidants. Beaucoup d'anciens bénéficiaires parmi les bénévoles du Secours populaire. Il avait compris, Monsieur Lauprêtre, que le plus important, c'est que les gens retrouvent une dignité, relèvent la tête, pas juste qu'ils viennent chercher une aide pour manger et s'habiller et qu'ils repartent la tête basse sans parler à personne.

Les bénévoles du Secours populaire vont continuer votre œuvre.

La misère n'a pas de compte Instagram mais elle a des millions de followers. À l'époque des plaisirs individuels, des portions individuelles, où la générosité consiste à liker une citation inspirante planqué derrière son écran, à l'époque du "moi je", Monsieur Lauprêtre disait toujours "nous", il pensait à "vous" et se préoccupait d'"eux", tout le temps.
Il m'avait envoyé un petit mot à la mort de mon père, et ça m'avait touchée qu'il ait pris le temps.
Juste dire à ses enfants, ses petits-enfants, à ces 80.000 bénévoles orphelins de leur grand-père de cœur, qu'on a tous eu drôlement de la chance de croiser le chemin d'un homme si bienveillant.

Et vous dire à vous, Monsieur Lauprêtre, de ne pas vous inquiéter : les bénévoles du Secours populaire vont continuer votre œuvre ; les hommes exceptionnels ont un souffle qui se prolonge longtemps après qu'ils ne sont plus là.

 

 

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