France Musique salle Pleyel: Samson et Dalila

par VéronicA-Barbara ANTONELLI  -  13 Juin 2011, 22:08

Ce lien pour vous permettre d'écouter ce trésor. Je travaille par intermittence comme artiste de choeur depuis 1996.

Ce qu' Alfonso CAIANI a obtenu du choeur du Capitole est subtil, raffiné, puissant et divin. C'est un plaisir d'y chanter. Lorsque les voix des 4 pupitres s'unissent, cela transporte mon ame sur un autre plan. J'ai ressenti cela lors des répétitions et des concerts mais également en tant qu'auditrice!

Ce Maestro qui nous rappelle que "chanter ce n'est jamais dans la violence, que l'on chante avec son coeur" et que "le travail améliore la qualité" offre une deuxième lecture de cette oeuvre très spirituelle.

Un acte I relié au Ciel que je souhaitais vous faire partager puisque nous avons eu la chance de nous rendre dans cette mythique Salle Pleyel à Paris pour Samson et Dalila et que France Musique l'a enregistré. L'Orchestre National du Capitole a été merveilleux. Tugan Sokhiev dirige son orchestre avec de la malice dans ses yeux joueurs et dans ses gestes. Avant de commencer, j'avais la sensation qu'il priait, se nourrissait du silence afin de se connecter plus profondément à cette oeuvre. L'acte I commence par "Dieu" que chante le choeur pianissimo. Ce moment était très intense.

Le corps entier du Chef devient outil de communication. Il se dégage une complicité entre le Chef et les musiciens, un jeu musical qui implique chaque musicien. Ce dialogue est fantastique à observer et à vivre puisqu'il dirigait le choeur.

Il réalise une véritable unité pour donner le meilleur de l'oeuvre.  Du bonheur en mp3!

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Halle Aux Grains, photo de La Depeche du Midi.  Elena Bocharova, Mezzo-soprano, Dalila. Tugan Sokhiev, Direction  

(Suivre la 2eme tete au-dessus de la main du Chef... La générale était fermée au public et en civil)

 

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samedi 11 juin 2011
Samson et Dalila (1859,1877) de Camille Saint-Saens

Opéra en trois actes sur un livret de Ferdinand Lemaire

Elena Bocharova, Mezzo-soprano, Dalila
Ben Heppner, Ténor, Samson
Tómas Tómasson, Baryton, Le Grand-Prêtre de Dagon
Nicolas Testé, Basse, Abimélech
Alain Gabriel, Ténor, Un messager philistin
Guðjón Oskársson, Basse, Un vieillard hébreu
Charles Ferré, Baryton-basse,Premier Philistin
Tomislav Lavoie, Baryton-basse, Deuxième Philistin

Chœur du Capitole de Toulouse
Alfonso Caiani, Chef de choeur
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Tugan Sokhiev, Direction


Concert donné le 17 mai 2011, Salle Pleyel.

 
Coproduction Orchestre National du Capitole de Toulouse, Salle Pleyel.
Enregistré par France Musique, ce concert sera diffusé le samedi 11 juin à 19h05.
Fin du concert vers 22h30.
Camille Saint-Saëns | Samson et Dalila | Mardi 17 mai
Argument
Acte I
Une place publique dans la ville de Gaza en Palestine. À gauche, le portique du temple de
Dagon. Les Hébreux, vaincus et captifs, s’adressent à leur dieu. Samson leur reproche leur
manque de confiance et ranime leur courage. Abimelech, satrape de Gaza, raille Jéhova.
Voulant s’opposer à Samson, qui appelle son peuple à la révolte, il est tué. Sur la place qui
s’est vidée, le Grand-Prêtre de Dagon apprend que les Hébreux se sont soulevés. Il se retire
en maudissant Israël. Les Hébreux remercient leur dieu. Entourée de Philistines, Dalila se
montre et cherche à reconquérir le coeur de Samson. Après la danse des prêtresses de
Dagon, elle l’enivre de ses paroles (« Printemps qui commence ») et lui donne rendez-vous.
Acte II
La vallée de Sorek. À gauche, la demeure de Dalila. La nuit commence et se fait plus
complète pendant tout l’acte. Dalila veut venger son peuple et faire de Samson son esclave
(« Amour ! Viens aider ma faiblesse ! »). Le Grand-Prêtre lui demande de découvrir le secret
de sa force et de le livrer aux Philistins. Samson succombe aux paroles de Dalila (« Mon
coeur s’ouvre à ta voix »). Tandis que le tonnerre éclate, elle tente de lui arracher son
secret. Samson résiste un temps mais finit par la rejoindre dans sa demeure. Des soldats se
sont approchés. Dalila apparaît et les appelle.
Acte III
Premier tableau. La prison de Gaza. Samson enchaîné, aveugle, les cheveux coupés, tourne
une meule. Il supplie son dieu tandis que le peuple hébreu à nouveau captif lui reproche de
l’avoir sacrifié. Samson est emmené par des soldats. Deuxième tableau. Intérieur du temple
de Dagon. Les Philistins chantent l’aube naissante puis entrent dans une bacchanale.
On accable Samson d’injures. Dalila le raille. Samson en appelle à son dieu et parvient à
ébranler les colonnes du temple qui s’écroule.

Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Samson et Dalila
Composé entre 1868 et 1877, dédié à Pauline Viardot, Samson et Dalila est tout d’abord
envisagé comme un oratorio avant de devenir un opéra biblique. C’est Ferdinand Lemaire,
auteur du livret, qui a semble-t-il convaincu Saint-Saëns de donner une forme théâtrale
à son oeuvre. Dès 1868, le compositeur présente des fragments du deuxième acte à
un auditoire restreint. On reste de glace. Un peu plus tard, le même deuxième acte est
interprété chez lui par trois interprètes qui lui sont proches : la compositrice, qu’il a
admirée et aimée sans retour, Augusta Holmès (Dalila), le peintre Henri Regnault (Samson)
et Romain Bussine (le Grand-Prêtre). L’effet n’est guère plus encourageant. Au début
des années 1870, la grande Pauline Viardot donne le deuxième acte en privé avec Nicot
(Samson) et Augurez (le Grand-Prêtre). Le 26 mars 1875, les Concerts Colonne exécutent
l’acte I. Puis, grâce à Liszt, l’ouvrage est monté à l’Hoftheater de Weimar, le 2 décembre
1877, dans une version allemande de Richard Pohl. La version originale est donnée à
Bruxelles, en oratorio, les 5 et 6 mai 1878. À l’issue d’une représentation à Hambourg en
1882, Hans von Bülow publie un article dans lequel il reconnaît en Saint-Saëns « le seul
musicien contemporain qui ne se soit pas laissé égarer par les doctrines wagnériennes mais
qui en ait tiré un enseignement salutaire ». Samson est joué à Rouen, au Théâtre des Arts,
le 3 mars 1890, puis à Paris, au Théâtre Lyrique de l’Éden, le 31 octobre 1890, avant d’être
enfin représenté à l’Opéra de Paris, le 23 novembre 1892.
Pour Saint-Saëns, les religions ne sont que des mythes modernes. Ce n’est donc pas en
croyant qu’il aborde les thèmes bibliques. Il y puise le caractère épique, la puissance des
images poétiques et des situations dramatiques qui hantent la mémoire collective. L’oeuvre,
inspirée du Livre des Juges, est organisée autour de l’acte II, acte du duo d’amour, par
lequel Saint-Saëns a commencé la composition. Union factice de l’homme et de la femme
(Dalila feint l’amour), le duo met en scène l’ensorcellement de l’homme, l’emportement
de l’être par les sens et les sentiments, cependant que gronde la voix de l’interdit (l’orage
symbolise la colère de Dieu). Ce drame individuel se déploie au centre du drame collectif
des actes I et III où les choeurs occupent une place exceptionnelle. L’opéra s’ouvre par un
vaste choeur inséré dans une texture orchestrale reposant sur une puissante pédale de
tonique, à la manière du choeur d’introduction de la Passion selon saint Mathieu. Le temps
dramatique est élargi par rapport à la conduite des actions plus convenues, mais il gagne
en grandeur et en profondeur.
Saint-Saëns semble nous dire que la nature féminine est trompeuse, d’une certaine
manière castratrice (Dalila ravit à Samson le secret de sa puissance, l’en prive et
l’humilie publiquement). Un critique de 1890 regrette ainsi que le compositeur « se
plaise à peindre des femmes cruelles et fausses ». La religion des idoles, du faux dieu, est
associée à la fausseté de la femme. Pour incarner cette séductrice, Saint-Saëns choisit
la catégorie vocale du mezzo-soprano – timbre trouble et chaleureux –, comme le fait
Bizet dans les mêmes années pour sa Carmen. Saint-Saëns nous dit encore que la voix de
l’amour, aussi enchanteresse soit-elle, est l’échec de l’homme et que l’individu ne trouve
d’accomplissement que dans le nouage de son destin à celui de la collectivité. C’est par
cette dimension que l’oeuvre acquiert sa plénitude. Samson est seul face à Dieu mais aussi,
quand il s’abandonne au désir personnel, seul face aux siens. La morale est le point de
jonction entre l’individu et la collectivité.
Le langage musical oscille entre le chromatisme associé à la tentation et au danger d’une
part, et le diatonisme le plus clair associé à la pureté d’autre part. Les quelques mesures
orchestrales chargées de peindre la clarté de l’aube naissante à l’acte I enchaînent ainsi
des accords parfaits. Tout au long de la partition, une trame de motifs récurrents, à la
manière des leitmotivs wagnériens, exprime musicalement les thèmes principaux qui
animent les pensées et les actes des protagonistes : révolte, malédiction, haine, désir,
volupté… L’exotisme, utilisé par touches, renvoie à un temps et à un espace primitifs où les
séductions et les envoûtements irradient de tout leur pouvoir. Cette force d’étrangeté et
d’emportement se libère sous son aspect poétique dans le choeur des prêtresses à l’acte I,
puis sous son aspect orgiaque dans la fameuse bacchanale du dernier tableau.
Hervé Lacombe

Sopranos I
Claire-Elisabeth Armand
Zena Baker
Muriel Chauvin
Argitxu Esain
Sarah Szlakmann
Anne-Karine Varaut
Catherine Bernardini
Béatrice Binda
Isabelle Fabre
Audrey Marchal
Roberta Sanna


Sopranos II
Isabelle Antoine
Marion Carroue
Bénédicte Clermont-Pezous
Isabelle Mouls
Isabelle Russo
Veronica Antonelli
Azusa Kinashi
Alice Stefani
Sylvie Vilacèque


Altos I
Catherine Alcoverro
Mireille Bertrand
Nathalie Minot
Judith Paimblanc
Hélène Roblet
Sigrid Blanpain
Anne Dragon
Mariagerarda Festa
Elizabeth Jacques
Biljana Kovac


Altos II
Daniela Guerini Rocco
Corinne Marquet
Christine Sinibaldi
Corinne Videaud
Marie Virot
Stefani Barreau
Francesca Biagini
Béatrice De Vigan

Ténors I
José Alonso y Fernandez
Patrice Bramonte
Alain Chilemme
Michel Dauzon
Emmanuel Parraga
Alfredo Poesina
Jean-Louis Bernard
Alessandro Raffa
Alexandre Scharff
Gilles Tagliarino


Ténors II
Charles Ferré
David Godfroid
Olivier Gouin
Grégory Joris
Jean-Pierre Lautre
Claude Minich
Carlos Perez-Mansilla
Salvatore Rizzi


Barytons
Jean-Luc Antoine
Laurent Labarbe
Roberto Nogara
Jérôme Saget
Bruno Vincent
Xavier Boullet
Benoît Duc
Samuel le Bigot
Philippe Rall
Tiana Robinson


Basses
Yves Boudier
Pascal Gardeil
Cristhian Lovato
Didier Pizzolitto
Carlos Rodriguez
Thierry Vincent
Maurizio Ferrarini
Paul Medioni


Marco Piretta Concert enregistré par France Musique


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